L'installation des boutiques témoins préoccupe le gouvernement au point qu'il a pris un décret en Conseil des ministres en sa séance du 31 juillet 2012. L'objectif de l'installation de ces boutiques est véritablement de venir en aide aux populations au moment de la disette encore appelée soudure. Il va s'agir de rendre disponibles et accessibles les produits de grande consommation, maïs et riz essentiellement, mais aussi d'atténuer les effets de la vie chère. A cette rencontre, Mahama Zoungrana a expliqué à tous les maires la nécessité d'identifier des sites devant abriter les boutiques-témoins. En souhaitant la bienvenue au ministre et à sa délégation, le maire de Bobo, Salia Sanou, a reconnu que la sécurité alimentaire constitue un véritable défi à relever. Il a rassuré le gouvernement de l'accompagnement de tout le Conseil municipal dans la mise en place de cette stratégie. Certains secteurs de la ville dans l'arrondissement n°6 au secteur 9, vers la zone des écoles Accart-ville Sud, et dans l'arrondissement n°2, secteur 11, à côté de la mairie, disposent déjà de ces boutiques-témoins. Pour cette fois, tous les arrondissements de la ville de Bobo-Dioulasso seront dotés de 2 boutiques, soit un total de 14 boutiques. L'implantation de ces boutiques, faut-il le rappeler, est un grand soulagement pour la population et vient donner réponse à la cherté de la vie. Pour ce faire, la répartition des vivres et leur dépôt ont été confiés à la Société nationale de gestion des stocks (SONAGESS). Le directeur général de cette structure, Windmanegueda Song-Naba, a déclaré que 10 tonnes de riz local et 10 tonnes de maïs vont être déposées dans ces boutiques. Le riz local est vendu à 15 000 F le sac de 50 kg et 7 500 F celui de 25 kg. Le maïs, quant à lui, est vendu à 12 000 F le sac de 100 kg et à 6 000 F celui de 50 kg. Cette opération prend fin le 31 décembre 2013. La crainte de tomber dans le cercle vicieux des personnes véreuses qui viendront acheter ces denrées de première nécessité pour les revendre, a été évoquée. Mais pour éviter tout cela, des mesures ont été prises. Le gérant de la boutique dans l'arrondissement n°6, Salifou Kagambega, a présenté un reçu de paiement où sont inscrits les noms de tous les clients et mieux, tout client a droit à un et un seul sac de riz par mois et par famille. Malgré ces dispositions, le contrôle peut être difficile et les gérants ne sont pas à l'abri des dupeurs. Les maires sont donc invités à mener des séances de sensibilisation pour que cette opération soit menée sans difficultés. Toutefois, cette opération qui vise à aider les populations à passer le moment de soudure sans difficulté et avec dignité, ne doit pas être une occasion pour que des personnes s'enrichissent. C'est pourquoi la population doit collaborer avec les autorités locales afin de dénoncer tous les cas qui sont à blâmer.
Emmanuel SOMBIE
(Correspondant)




